Acte 1, scène 2
Chloris: Avale, je te dis!
Phyllis (lui chipant le reste de la tartine): Avale toi-même, moi j'aime mieux ça.
Chloris: Ca, tu me le paieras! Je vais tout dire à Maman!
Phyllis: Il paraît qu'elle ne va pas rentrer de si tôt, ta mère. Alors? C'est un message? C'est pour nous faire savoir où ils sont?
Chloris: Probable.
Phyllis: C'est ton inquiétante asiate qui te l'a dit? On n'est pas beaucoup plus avancées.
Chloris: Lî? Elle n'a rien dit. Elle me l'a juste glissé comme ça. Mais que veux-tu que ça soit?
(On sonne à la porte.)
Chloris: N'y va pas!
Phyllis: Et si c'était le message? Le message codé? Avale le papier! Avale, je te dis!
(Chloris s'exécute avec peine. Elles s'approchent de la porte sur la pointe des pieds, se plaquent au mur de part et d'autre et l'ouvrent d'un coup. Le facteur apparaît dans l'encadrement.)
Scène 2 : Chloris, Phyllis, le facteur.
Le facteur: Y a quelqu'un? (A part) Y a personne. Cependant la porte ne s'est
pas ouverte toute seule...
Chloris et Phyllis (lui sautant dessus): Boum!
Le facteur: Eh! oh! vous m'avez fait peur. Attention, j'ai le coeur fragile! Mais c'est Chloris et Phyllis! Alors? Il paraît que les parents se sont fait la malle? C'est dans tous les journaux. Et vous n'êtes pas en classe?
Chloris (le singeant): "Vous n'êtes pas en classe?" Ben, il paraît que non. L'inquiétude nous ronge, figurez-vous. On ne peut pas travailler quand on est inquiet.
Phyllis: Et puis, nos parents peuvent rentrer d'un moment à l'autre. Il faut qu'on soit là pour les accueillir. Ils ont besoin de nous. Mais entrez donc, qu'est-ce que vous apportez là?
(Il entre. Elles referment la porte.)
© Jacques Zurlinde